Le Mouvement de Pentecôte en France n’a pas vraiment de fondateur. Il est né du Saint-Esprit. Cependant, ses promoteurs ont été le Pasteur Douglas Scott avec sa compagne qui ont accompli une œuvre admirable dans notre pays. Ils sont arrivés en France (au Havre) le 1er janvier 1930. Le succès rencontré par le Pentecôtisme en France peut être attribué à un certain nombre de faits qui se recoupent d’ailleurs :
– la préparation spirituelle effectuée par les Protestants qui avaient ardemment désiré un réveil en France ;
– l’acceptation par quelques groupes protestants du message de Pentecôte, surtout parmi les Baptistes et les Eglises réformées de la Normandie et du Nord de la France ;
– les ouvriers consacrés à Dieu sans lesquels aucun mouvement ne saurait réussir ;
– la mentalité religieuse des Catholiques. En effet, ces derniers reçoivent un enseignement tel qu’ils croient aux miracles et au surnaturel. Ils n’ont donc pas d’idées préconçues à l’égard du surnaturel tandis que beaucoup de Protestants, bien que «fondamentalistes», parlent de l’intervention divine comme d’un phénomène valable uniquement pour l’Eglise Primitive. C’est la raison pour laquelle les Catholiques romains purent comprendre et apprécier les manifestations surnaturelles du Réveil de Pentecôte. Aussi, lorsque Douglas Scott arriva au Havre et prêcha que le «temps des miracles n’est pas passé», ne fut-il pas difficile à ces derniers d’accepter ce message.
Résumant le succès rencontré par la Pentecôte en France, Douglas Scott mit l’accent sur les manifestations surnaturelles et sur le fait que «dès le début, des serviteurs avaient reçu les dons de guérison et celui d’opérer des miracles».
Le couple Scott était venu en France de sa propre initiative, sans aucun secours financier étranger. Il vint «par la foi» car c’était là «la manière de vivre pentecôtiste». Leur arrivée fut saluée par Mlle Biolley qui tenait un hôtel restaurant sans alcool, et par Félix Gallice comme l’accomplissement d’une prophétie selon laquelle quelqu’un viendrait avec le message de Pentecôte. Au Havre, Douglas Scott et Félix Gallice se mirent immédiatement en quête d’un local où ils pourraient tenir des réunions. Mais les Catholiques, «maîtres de la ville, et les gens qui craignaient de leur déplaire» dressèrent maintes embûches sur leur chemin. Finalement, après de longues recherches, ils louèrent une petite salle dans un café sur le Quai Videcoq. Ce local devint le berceau du Mouvement de Pentecôte moderne en France. Douglas Scott tint immédiatement une mission d’évangélisation et de guérison divine. On n’eut recours à aucun moyen de propagande pour annoncer les réunions ; on ne distribua aucun prospectus comme cela se fit par la suite. Les personnes qui assistaient aux réunions et qui avaient été les témoins oculaires des phénomènes étranges qui s’y produisaient en répandirent la nouvelle. Les habitants de la ville écrivirent à leurs parents et amis, même jusqu’à Nice. En outre, des visiteurs venant de tous les coins de France s’en retournèrent chez eux, émerveillés de ce qu’ils venaient de voir. Ils écrivaient à Douglas Scott «de venir dans leur ville et d’y ouvrir un local». Douglas Scott prêchait dans un français exécrable, mais ce qui lui manquait quant aux finesses de la langue était plus que largement compensé par la ferveur de son âme. Les gens de la ville disaient : «Venez donc écouter ce drôle d’Anglais qui s’escrime à parler le français ! ». Lors de la première réunion, «Dieu guérit un homme qui avait été gazé pendant la première Guerre Mondiale». Ce soir-là, un cheminot assistait à la réunion et, stupéfait de ce qu’il avait vu, parla à tous ses camarades de ce qui était arrivé…
Malgré l’opposition, l’œuvre connut un heureux développement au Havre. Douglas Scott qui consacrait beaucoup de temps à l’évangélisation de la ville et de ses environs, avait besoin d’un pasteur à plein temps pour s’occuper des nouveaux convertis. Vers la fin de l’année 1930, Félix Gallice fut désigné comme premier pasteur pentecôtiste en France. Sous son égide, des foules de gens se pressèrent pour entendre le message de l’Evangile et pour en voir les manifestations. Au cours de l’été de 1932, la salle de la rue André Caplet devint trop petite. Félix Gallice et Douglas Scott louèrent alors un grand local, un ancien entrepôt de spiritueux . Une fois les travaux et aménagements nécessaires effectués, la salle de la Rue Franklin put contenir jusqu’à 500 personnes. En l’espace de trois ans, le Havre, citadelle de ce mouvement en plein essor, compta 500 convertis baptisés.
Christo Domoutchief qui était rentré d’Angleterre, aidait Félix Gallice dans l’œuvre de la «salle de la Rue Franklin». Afin d’étendre le rayon d’action de l’église, Christo Domoutchief décida quelques nouveaux convertis à se réunir près du «Plateau de Frileuse», à la grande joie des Pentecôtistes convertis qui habitaient dans le voisinage. Après de longues recherches, Christo Domoutchief loua une petite salle dans un ancien cinéma où il tenait des réunions une ou deux fois par semaine. Au début, seules quelques personnes y assistèrent, mais avec le temps, leur nombre s’accrut et, en septembre 1935, l’église de Frileuse était fière de compter 300 membres baptisés. Elle se fit bientôt remarquer par ses efforts d’apostolat et contribua à l’ouverture de missions dans les villes de Honfleur et Lisieux.
Pendant ce temps, Paris, considéré par les croyants comme la «Babylone moderne», avait été pour ainsi dire oubliée par les Pentecôtistes. En février 1933, Christo Domoutchief se sentit «appelé» à aller ouvrir un lieu de réunions dans la capitale.
Le travail était difficile et les Parisiens apathiques. Il fut cependant encouragé en voyant de nouvelles personnes assister aux réunions. Après quelques mois de séjour à Paris, Christo Domoutchief déclarait qu’un certain nombre de personnes s’étaient converties et avaient été baptisées. Il avait tout d’abord commencé des réunions dans une petite salle, rue Saint Maur. Il dut rapidement changer pour un local plus grand, rue Villiers de l’Isle Adam dans le XXème arrondissement.
Cependant, dès 1936 il dut encore changer pour aller au 47, rue de la Cour des Noues, près de la mairie du XXème. C’est le 20 février 1936 que fut officiellement fondée l’association cultuelle : Eglise évangélique de Paris. Sa déclaration a été publiée au Journal Officiel du 7 mars 1936.
Parallèlement deux autres Eglises furent créées l’une à Fontenay-sous-Bois, l’autre à Paris XVème, rue Fondary. Dès le début, l’Eglise de la Cour des Noues assuma la responsabilité de la mission au Gabon. Cependant, devant l’augmentation des besoins, elle passera le relais à l’Action Missionnaire.
L’Eglise Evangélique de Paris resta située rue de la Cour des Noues jusqu’en 1973. L’obligation de répondre aux exigences en matière de règles de sécurité a contraint l’Eglise à l’achat d’un lieu de réunions plus conforme aux normes de la Préfecture. Un local a été acheté au 44, rue de la Roquette, à proximité de la Place de la Bastille avec un accès facile par le métro et l’autobus.
Au pasteur Christo Domoutchief, décédé en 1985, a succédé le Pasteur André Boulagnon déjà en activité dans l’Eglise pendant plusieurs années.
Les activités actuelles ont nécessité la collaboration d’un assistant : William Parrot qui sera avec nous à partir de 1996. Il nous quitte au mois de mars 2007. Il prendra en charge l’église de Montargis. Le 2 septembre 2007, le pasteur André BOULAGNON, qui reste pasteur de notre église, fait appel au pasteur Frank LEFILLATRE pour le remplacer à la direction de celle-ci.
A partir de 2008, notre église a eu une croissance continue. Ce qui a nécessité de faire appel à des pasteurs associés dont le pasteur Didier BIAVA à compter du 1er septembre 2011, et le pasteur Pierre FAUCHY à compter du 1er septembre 2012 (il a remplacé le pasteur Benjamin D. qui a été le responsable du groupe JAP en étant parmi nous de 2008 à 2011).
Après plus de 9 ans de présence en tant que pasteur principal et aussi de Président de l’EEPM, le dimanche 22 janvier 2017, le Pasteur Franck LEFILLATRE annonce qu’il nous quittera en été 2017 (il ira aux USA). Il fait appel au pasteur Christian ROBICHAUD pour lui succéder. Ce dernier devient pasteur principal le 1er juin 2017 et Président de l’EEPM le 1er juillet de la même année.
« L’Église Evangélique Paris Métropole » dans le même esprit que les autres Eglises « sœurs » s’attache humblement à cette œuvre glorieuse : proclamer à tous la Bonne Nouvelle de l’amour du Christ Sauveur et Libérateur, et soutenir les chrétiens dans leur marche avec Dieu par la force que communique le Saint-Esprit.
«… Autre est celui qui sème, et autre celui qui moissonne.»
(Editions Viens et Vois, 1978).
Certaines précisions complémentaires ont été fournies par un ancien de l’Eglise.